Alice and David Bertizzolo are Studio Bertizzolo. Visual artists, they are designers, art directors and photographers. David is an architect. Alice, the other half of the studio, studied philosophy. They conceive their works as if they want to sculpt the space ; a fragile balance between time and space. Symbiosis between the volumes and the dialectic, their work, monumental, in situ, are the expression of a desire: to capture time, to immortalize, like in a photograph, a moment of fleeting life. Alice and David Bertizzolo are sensitive to the notion of shared memory, the “Madeleine de Proust”; the moment – or the object of the daily life – that causes the sudden rise of a sensorial memory : a paper boat we used to put on the water, a dandelion on which we blew before making a wish, a flight of thousand birds and their aerial choreography we witnessed.
David Bertizzolo a étudié à l’Ecole des Beaux-arts de Digne-les-Bains. Il intègre ensuite l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble en 2000. L’architecture lui semble alors la fusion parfaite entre création, technique et travail de la matière. Il sera architecte et coordinateur de chantier durant quelques années.
A partir de 2001, Alice Bertizzolo étudie les arts vivants et la scénographie avant d’entamer des études en philosophie. David Bertizzolo travaille quant à lui en tant qu’assistant d’enseignement au sein de la chaire UNESCO de l’architecture de terre (CRATERRE). Leurs œuvres sont pensées à l’origine comme géopoétiques, elles prennent place dans l’immensité des espaces naturels et sont basées sur l’exploration des espaces géographiques et sur la notion de territoire.
Alice and David Bertizzolo work on the recurrence. Their creations is about the multiplication of the same which forms a new entity. The material is “usual”, simple, industrial, part of the daily life.
Their desire is that one of an elevation, of a monumental work on a realistic scale questioning the notion of inaccessibility and a powerful metaphysical feeling.
Their installations arouse trouble and doubt in the eyes of the visitor. Les formes invoquées sont «naturelles» mais crées avec un «produit» dit «culturel», manufacturé ou industriel. Practice and aesthetics are, here, in a dialectic relation. The object is corrupted, the scale is disturbed, as for the proportions. The heaviness of the materials can take the appearance of an extreme lightness, in total contrast with the artists’ performance whose body is put to the test. Alice and David Bertizzolo work “in tune” with the factury workers, they fit into their workplace, their schedule. They perform repeated gestures, mechanical ones, in mimicry with the workers or the craftsmen : the gestures of people at work, gestures that becomes aesthetic because of its constant repetition, gestures which, in the end, tire and transform the body.
Symbiose de la sculpture dans l’espace et de l’analyse conceptuelle d’un lieu, leur travail, monumental, in situ, est l’expression d’un désir : celui de capturer le temps, d’immortaliser un mouvement dynamique en jouant sur les échelles macro et micro. Leurs œuvres sont liées à l’optique, le mouvement, les jeux de lumière, l’interactivité, la cinétique, le vivant. Leurs installations, pourtant fixes, donnent l’illusion d’un mouvement, de variations.
Les propriétés scientifiques du vivant sont au centre de leurs recherches actuelles qui interrogent les dynamiques biologiques non plus comme espaces inertes fermés mais plutôt comme un réseau interconnecté d’échanges permanents.
Their sculptures are conceived around the notion of astonishment and disturbance. The visitor must constantly change his perception of the work. The eye is deliberately in a position of apprehension, in constant imbalance. It involves an active interaction with others. The bodies must be stimulated. The work is about optics, movements, lights interplay, interactivity in a spontaneous ludic expression. Their installations, though they are strongly fixed to the ground, give the illusion of a movement, a kinetic force, a deregulation of the focus. We have to turn around, to move back, to look, to see, to move, to assume, to imagine, to experience. Emotions and understanding are put into tension. Experience transcends the triviality of the object.
Le grand père de David, Italien, travaillait en tant que maçon à Luxembourg dans les années 1950. La famille Italienne d’Alice comptait des architectes exerçant en Tunisie au même moment. Les italiens étaient impliqués fortement dans le milieu de la construction durant cette période.
Leur démarche artistique prend sa source dans la construction mais également le lieu du chantier. Le chantier est un lieu en devenir, une liaison entre l’ancien et le nouveau. Ce qui inspire les artistes c’est la tension qui existe entre l’inerte et le vivant, c’est un futur en jachère. Les travaux de construction cherchent à repousser le vivant, c’est un combat contre la terre, les mauvaises herbes, les éléments, pour construire un bâtiment de béton. Il y a une force vitale extraordinaire tenue dans un végétal qui perce sa place dans le béton. Les tensions inhérentes à ce lieu en devenir qu’est le chantier prend la forme d’une lutte, d’un combat dont la beauté est fugace car éphémère, la logique de la construction exigeant une exécution rapide.
Ainsi, leur travail questionne la capacité d’enracinement du vivant en tension avec la violence du tangible et de la construction à tout prix. Il y a une analogie du déracinement entre les migrations des populations et la propagation des « adventices » ou « mauvaises herbes » qui se joue sur la scène du chantier. La nature en chantier, est ce moment, fugace, où se joue encore une lutte violente. La nature a horreur du vide.
Alice and David Bertizzolo, visual artists, studied architecture and philosophy. They are designers, directors, scenographers and photographers of their installations. Their creations are thought “in situ”, in harmony with architecture and landscape.